Thursday, November 02, 2006

ma mere ,le jour des morts

maman

je me souviens d'elle
elle se tenait debout dans la cuisine
remuait avec la cuillère de bois le plat qui mijotait dans la marmite en terre cuite
et elle chantait:rendez_moi visite
une fois par an
c'est triste de m'oublier à jamais,m'oublier
puis elle pompait l'air dans la cuisinière de pétrole
couvrait sa marmite
sortait de la cuisine en chantant
en chantant
maman
la mort t'a dénudée de ta joie,ton amour et ton besoin de chanter
lorsque tu as cessé de chanter
tu es morte

j'ai allumé un cierge pour que tu te remettes à chanter
au moins dans la mémoire

avec toi maman
dorment :sélim,raymond,maurice ,thérèse

je me trouve en train de psalmodier ta chanson préférée
comme si je suppliais quelqu'un
pour qu'il se souvienne de moi avant la mort

10 Comments:

Blogger Sixtine said...

Si j'avais eu une maman, j'aurais aimé qu'elle soit comme toi, en tous points. Mazen et ses frères et soeurs ont beaucoup de chance.
Sixt'

8:19 PM  
Blogger Unknown said...

Laure,
Ma mere est toujours vivante mais j'aime bien mes memoires de ma grand-mere. Elle m'a aider a voire. Elle a toujours pense que j'ete un peu trop serieuse, mais "asi soy." C'est ca qu'on dit en espanol.
Moi aussi j'ai bien aime voir ta photo!
Dans un mois je verais Jbeil de nouveau!
Je te souhaite la paix,
Margaret

6:51 AM  
Blogger Sixtine said...

Coucou les filles,
Quelles nouvelles aujourd'hui ? A Paris, grand soleil et froid !
Mon week-end commence, j'attends de vos nouvelles.
GROS bisous,
Sixt'

10:22 AM  
Blogger laure ghorayeb said...

bonjour sixtine et vanessa et toutes celles qui ont eu des mamans qu'on n'oublie pas,est-ce qu'on les oublie ou on s'identifie à elles?
ne sommes-nous pas un peu les mamans que nous avons eues?
je crois sixtine que les enfants c'est un peu nos pères et mères,ensuite,est-ce vraiment réel l'histoire de la vie et de la mort?
tu as raison vanessa,j'entend souvent ma mère me dire,ce n'est pas comme cela qu'on prépare tel plat, ou ce n'est pas la bonne manière pour raccourcir un ourlet.
je ne lève pas la tête pour lui sourire ,je sais qu'elle traverse l'espace et le temps sa&ns avoir besoin de palper,de fixer,de pénétrer dans l'enveloppe corporelle et se manifester à moi,le jour,où elle m'a quittée.
c'est si loin la mort,mais si proche sa présence.
c'est vrai,ils sont là nos disparus mais à différends niveaux.comme l'échelle de notre amour pour eux ,en temps de vie réelle.
ma&intenant on les laisse en paix,on revient à la vie.
ici il fait gentiment beau,mais ça ne va pas durer.il ne fait pas froid,mais la nuit ce sont les couvertures d'hiver qui sont descendues des armoires qu'on n'atteint qu'avec échelle et fort signe de croix pour ne pas glisser et dégringoler.
allez bonne journée à toutes les deux,on se retrouve plus tard,je vais aux courses moi aussi vanessa.
sixtine ne regrette pas les baklawas ,ceux du coin ne doivent te tenter c'est si loin de' chez toi et je ne compte pas en manger à ta place.
bisous

11:03 AM  
Blogger laure ghorayeb said...

margaret
la montagne et le littoral et les neiges et tout le beau liban t'attend.
tu seras la bienvenue,chez toi comme on dit chez nous
en attendant porte-toi bien,bisous

11:05 AM  
Blogger laure ghorayeb said...

sixtine
il y a une recette pour toi dans le blog des paysans ramassent leurs olives

11:15 AM  
Blogger mazen (old profile) said...

chère maman,

tu auras vu tout de suite que je me débarasse du sempiternel "chère laure" pour ce commentaire.
ton dessin est très beau, très touchant. mais n'est-il pas une création partielle de ta mémoire? je veux dire que l'image que tu as d'eugénie/bonita semble fixée dans le temps et l'espace. on pourrait croire que c'était une femme qui chantait et cuisinait a longueur de journée (chose qu'elle faisait peut-être d'ailleurs). pour ma part je me rappelle qu'elle jouait tout le temps aux cartes par exemple (elle m'avait appris a jouer a bassra et je trichais toujours!)

en tous cas, en lisant ton texte, je me suis rappelé avec une clarté inouie ce jour de 1982 ou on m'a dit qu'elle est morte. j'avais 7 ans et ne comprenais pas grang chose. je t'ai vu pleurer, et j'ai demandéa antoine pourquoi tu pleurais. "bonita etait vieille et devait mourir en tous cas non?" et antoine me sortit cette phrase qui etait plus grande que mon age mais qui m'a accompagné comme un ange gardien depuis: "a n'importe quel age et dans n'importe quel état, une mère reste une mère"
je me rappelle d'ailleurs que c'est ce jour la uniquement que j'ai réalisé que bonita etait vraiment ta mere. c'etait une chose que je savais bien sur, mais c'est comme si une grand-mère ne peux avoir rempli reieusement des fonctions de mere a un moment de sa vie. pour un gosse une grand-mere est une grand-mere. un point c'est tout.

en tous cas, une chose que j'aurai vite compris depuis, on doit tous composer avec des chapelets de morts dans notre vie. on n'est entouré que de morts en sursis.
avoir réalisé ça à 7 ans m'a paradoxalement réconcilié avec la mort pour toujours.

tu connais la chanson de ferré "les morts qui vivent"?

bises

12:24 PM  
Blogger Sixtine said...

Merci pour la recette ma Laurette. Avant de me lancer dans la confection des baklawwas, je vais essayer une patisserie libanaise dans le XVème. Si je suis encore déçue je me mettrais aux fourneaux !
Des GROS poutoux par milliers,
Sixt'

2:27 PM  
Blogger laure ghorayeb said...

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4:05 PM  
Blogger hopeful beirut said...

bonjour,
tu me connais pas, mais je frequente ton blog souvent. moi aussi, je sens que j;ai fige une image des personnes qui me sont chers et qui m;ont quitte dans ma tete, je les visite souvent, mais c'est dans mon coeur que je fredonne toujours les mots, qu'ils disaient et qui dans les moments de douleur et de chagrin, je repete encore... j;espere qu'ils vivent toujours dans mon coeur...
Joumana

11:38 AM  

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